« Le monde est un livre écrit en langage mathématique » – Galilée –
Un projet – SatorMagiaQuadra –
Une construction – rêverie d’un silence : Chem-havaya –
Travailler sur ce projet a été une aventure enrichissante et fructueuse.
Elle a suscité la naissance douloureuse de conversations intimes et un partage privilégié.
Trois amis face à une même énigme. Comment y trouver ma réponse ? Un véritable défi, un concept plus fort qu’une réalisation.
Depuis 2001, de manière systématique le carré magique est toujours apparu dans mon travail, à découvert ou abrité par la matière.
Sans ne jamais savoir pourquoi, intuitivement, ce carré figurait une fraction nécessaire à la construction de chaque œuvre.
A présent, me rendre à la conjonction de ce projet … oui ! – sans désapprendre qui je suis – sans déserter mon écriture de composition existante – sans perdre de vue que mon ouvrage se meut avec mes émotions depuis ma première toile.
En compagnie de ce bagage, quelle direction, quel cap dois-je prendre pour faire naître de mes traits-couleurs une œuvre construite baptisée par le trigone du SatorMagiaQuadra ?
Comment m’y fondre et accomplir la destinée de mon Carré Magique ?
Mes explorations m’entrainent vers cette odyssée et me révèlent un Carré Magique inconnu et secret, d’ordre 5 doublé du Carré de la Kabbale.
Je suis intriguée par deux notes – Un carré ! La Kabbale ! – Je suis fascinée aussi, car le hasard m’a permis de faire une vraie rencontre, Ce Carré qui accueille.
Cette mise en scène me rapproche de ce que je suis dans ma mémoire, mon histoire de vie, ma culture, mes racines, ma Mère.
Je fais face à un Carré qui me donne à méditer, il me retient dans son sillage, mon passé et mon présent fusionnent, s’agrègent.
Je lis, je regarde, j’écoute, Il me diffuse une lumière que je veux peindre.
Autant de questionnements démultipliés que je dois préserver dans une lignée d’émotions pures.
Je désire associer cette nouvelle rencontre à une image représentée « dansante » à mon esprit.
Je veux en tracer la couleur, la matière, la ligne, dans une alliance harmonieuse faite de réponses et de saisissements.
Je veux jouer dans l’espace et le temps de cette œuvre, avec chiffres, nombres, symboles, mots et surtout ma propre vie pleinement engagée.
Mon choix devient personnel, laisser rythmer ma pensée, unir ma mémoire, ma culture, mon histoire, ma Mère, à ce croisement imprévisible doublement magique.
Voici quelques chemins sommaires, des recherches-découvertes qui sont livrées au regard de mon cœur.
rêverie d’un silence : Chem-havaya
mes jeux :
– les quatre côtés, arrêts ou instants prélevés, sont la solidification dans la
– perfection.
– Les quatre extrêmes, les Eléments, l’eau, le feu, la terre, l’air.
– Le métal correspondant à ce Carré d’ordre 5, le Carré de Mars (le fer)
– Le chiffre 4, les hébreux et le tétragramme du nom de Dieu – YHVH. Dieu est Un
– Le Gammadion, L’Homme carré, les bras tendus et les pieds joints – INRI
– Les chiffres, les nombres, les constantes.
– La Guematria.
– 25 nombres.
– 25 lettres, représentation du Sator.
– Des symboles.
– Un carré mathématique dont l’axe central de symétrie est le 13.
– Le carré magique de la Kabbale aligné dans cette symétrie.
– Une somme totale de 325
– Une constante de 65 dans la diagonale contenant une constante centrale de 39 sur le carré de la Kabbale
– 65 Adonay -39 Yhvh érad -26 / nombres fondamentaux
Me laisser infiltrer sans pour autant être envahie, je mute et deviens l’instrument du Carré Magique, la porte de la construction s’ouvrira.
L’écriture en ruban, « mon signe », un à-venir, entrer, respirer dans mon carré.
Comprendre mon souvenir de vie, un geste qui devient une prière parlée au ciel, offerte à ma Mère.
Tel un souffle, les mots s’édifient sur la roche dissimulée.
Me laisser bercer par des résonances – « une vie se crée à l’intérieur même de la langue écrite, le chiffre, le rythme, les lettres » –
Tout se parle et tout fait écho sans contrainte dans une circulation simple d’énergie.
Ici, il n’y a aucune revendication ni prétention de connaissances précises.
Simplement un désir, se laisser noyauter en quelque chose qu’il est impossible de maitriser, quelque chose de tout particulièrement impénétrable et manifeste aux mêmes temps.
Merci, pour avoir partagé la force de cette rêverie d’un silence, mon Chem-havaya.
Rejine Halimi
Le 25/10/2014
Claudio Crescentini curateur de L’exposition
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